Le chant de l'écorce

Un beau jour j'ai rêvé que nos enfants
Foulaient l'écorce riant et chantant
Plus de crocs accérés des prédateurs
Plus que l'ombre des arbres protecteurs

On nous dis que tout, doucement, se meurt
Et qu'il fait surement bon vivre ailleurs,
Mais nous sommes là , bien enracinés,
Sous les feux de ces étoiles, bien nés.


Chante la lame du fier guerrier insousciant
Pleure l'écorce sa séve qui se répand
Dansent les feux du mage tissant sa toile
Gémit le vent quand se déchire le voile
Retiens ta flamme, garde au fourreau ton épée
Léve les yeux et contemple la Canopée.


Ecoute la séve, écoute ton coeur
sous les flots impurs de tant de rancoeur
Abîme la beauté obstinément
Du sang homin versé aveuglément.

Le temps se rouille de tant de folie
Sombre splendeur,vogue mélancolie
Oublie que tu tues fréres et soeurs, en vain
Oublie le vrai ennemi que tu crains


Chante la lame du fier guerrier insousciant
Pleure l'écorce sa séve qui se répand
Dansent les feux du mage tissant sa toile
Gémit le vent quand se déchire le voile
Retiens ta flamme, garde au fourreau ton épée
Léve les yeux et contemple la Canopée.


Ouvre ton âme au supplice des fleurs
Qui se fanent devant tant de laideur
Ouvre ton âme à cette étrangeté
Qu'est notre écorce pleine de beauté

Vacillent les flammes moribondes
Nourrissant la chaleur de ce monde
Soupirent les sages aux yeux larmoyants
Contemplatifs sous ces cieux rougeoyants


Chante la lame du fier guerrier insousciant
Pleure l'écorce sa séve qui se répand
Dansent les feux du mage tissant sa toile
Gémit le vent quand se déchire le voile
Retiens ta flamme, garde au fourreau ton épée
Léve les yeux et contemple la Canopée.


N'entends tu pas le chant de l'écorce
N'entend tu pas ce qui fait ta force
Toi, Réfugié, rivière divine
Dévie ton cours des phrases assassines.

Un beau jour j'ai rêvé que mes frères
Yeux ouverts écoutaient ma prière
Unis dans un torrent tumultueux
Chassaient l'ennemi d'un flot vertueux.


Chante la lame du fier guerrier insousciant
Pleure l'écorce sa séve qui se répand
Dansent les feux du mage tissant sa toile
Gémit le vent quand se déchire le voile
Retiens ta flamme, garde au fourreau ton épée
Léve les yeux et contemple la Canopée.


Un beau jour j'ai rêvé que nos enfants
Foulaient l'écorce riant et chantant
Plus de crocs accérés des prédateurs
Plus que l'ombre des arbres protecteurs

On nous dis que tout, doucement, se meurt
Et qu'il fait surement bon vivre ailleurs,
Mais nous sommes là , bien enracinés,
Sous les feux de ces étoiles, bien nés.